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Paris, je t'aime !

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Paris, je t'aime !

C'est après être entrée dans une librairie du Marais, que ce matin-là, j'avais aperçu le livre de Colette, Paris, je t'aime ! (Ed. L'Herne). Il s'agit d'un assemblage de textes sur une période de sa vie, à Paris, entre 1914 et 1940.

On y découvre une Colette, qui prend Paris pour un ensemble de provinces, et a d'abord vécu en jeune mariée quai des Grands-Augustins, puis rue Jacob, enfin surtout chez ses amants, ses maîtresses, un peu partout. Enfin, quand elle obtient son indépendance financière (à plus de 40 ans) elle aura son appartement à elle, au Palais-Royal, dans un entresol exiguë tout d'abord.

Des années plus tard, après avoir gagné les cimes en s'installant dans les étages, il lui arrivera de penser en admirant les jardins du Palais-Royal qui lui rappellent sa province : "Il se peut que l'entresol où je forai ma cave ait été la demeure, le poste de guet des demoiselles de plaisir...". L'allusion est faite à ce qu'il fut un temps de ce lieu fréquenté alors par les prostituées. Le Palais-Royal est ainsi devenu, au fil des années, son lieu d'habitation mais plus que ça, son lieu d'observation du monde.

Extrait : "Chacun parle de ce qu'il connaît. L'un de sa douleur, pour la calmer ou la chérir, l'autre de son amour -c'est la même chose- d'autres de leur métier, où de l'étroit univers qui est à portée de leurs yeux. Ce mouvement généreux et naïf, qui nous porte à livrer le vrai de nous-mêmes, est la perpétuelle tentation de l'écrivain, comme celle du peintre est de ne peindre que ce qu'il voit." (Chap. 'Les scribes du Palais Royal' p. 49)

Rappelons que, lorsqu'elle meurt, en 1954, l'Eglise lui refuse les obsèques religieuses pour sa 'mauvaise vie'. La France a tout de même offert à Colette des funérailles nationales. Sa dernière maison est désormais au Père-Lachaise où elle repose.

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