Psy et écrivain... Irvin Yalom
Ecrivain américain, professeur de psychiatrie à l’Université de Stanford et psychothérapeute, Irvin Yalom est l’auteur de plusieurs romans comme La Méthode Schopenhauer (2005), Et Nietzsche a pleuré (1991), Mensonges sur le divan (1996) etc… dans lesquels il mêle philosophie et univers psychothérapeutique.
Dans Thérapie existentielle (2008) il a tenté de transmettre l’approche humaniste qui fut au cœur de sa pratique de thérapeute, mais c’est d’abord la littérature qui fut au centre de sa vie dès son plus jeune âge. C’est en effet, dans les œuvres de Tolstoï et Dostoïevski qu’il dira avoir découvert les tréfonds et les angoisses de l’âme humaine.
Interpellant Schopenhauer, Nietzsche, Spinoza ou encore Epicure, ses romans nous introduisent avec un certain humour à une forme psychothérapeutique malheureusement trop peu connue chez nous, une pratique simple, humaniste. Dans L’art de la thérapie le thérapeute livre des conseils découlant de ses quarante-cinq années de pratique de la thérapie existentielle dont il donne la définition suivante : ‘la psychothérapie existentielle constitue une approche dynamique de la thérapie s’attachant aux enjeux qui sont au cœur de l’existence individuelle.’
Plus que formuler un enseignement de l’approche existentielle, il a surtout souhaité sensibiliser les thérapeutes aux questions existentielles dans le désespoir humain et ne pas se limiter au passé.
A propos de son activité de romancier, Irvin Yalom relève que son travail de psychothérapeute y contribue grandement ‘il n’y a pas une heure de thérapie sans que naisse une idée qui pourra trouver place dans mes écrits. Il ne s’agit pas d’utiliser des éléments émanant directement du patient, mais les sujets abordés peuvent provoquer des réflexions sur la manière dont fonctionne l’esprit.’ (cf. L’art de la thérapie – p. 325)
Concernant le sens de la vie, rappelant que nombreux sont les individus qui consultent avec ce questionnement en arrière fond de pensée, il défend l’idée de la transcendance de soi rappelant, comme l’a enseigné Bouddha, que la question du sens de la vie n’est pas édifiante mais que ‘l’on doit s’immerger soi-même dans le fleuve de la vie et laisser la question s’éloigner.’ Irvin Yalom a toujours été passionné par la philosophie, et selon lui, celle-ci s’intéresse aux mêmes enjeux que la psychothérapie.
Que nous dit le thérapeute de l’écriture à laquelle il consacre désormais la plus grande partie de son temps ? ‘J’aime écrire des histoires. J’ai toujours pensé, quelque part au fond de moi, que publier de bons romans est la meilleure chose qu’un homme puisse faire dans sa vie.’
C’est un psy qui le dit… mais un psy qui, pour moi, est très inspirant.
A travers un documentaire qui sortira bientôt (mai 2015), Irvin Yalom nous emmènera dans un voyage existentiel.
CDG