Sur la lecture
Dans la préface que Proust écrivit en 1905 (Sur la lecture) pour le livre de John Ruskin (Sésame et les lys) dont il était chargé de faire la traduction, il y donna sa version de la lecture. Commençant par ce qu'elle évoquait pour lui les souvenirs d'enfance, il restait prudent sur l'importance à accorder à cette occupation.
Oscillant entre éloge et mise en garde, il nous indique que la lecture ne doit pas se substituer à la vie...
"La lecture est au seuil de la vie spirituelle ; elle ne peut nous y introduire : elle ne la constitue pas."
Néanmoins, nous dit Proust...
"Il est cependant certains cas, certains cas pathologiques pour ainsi dire, de dépression spirituelle, où la lecture peut devenir une sorte de discipline curative et être chargée, par des incitations répétées, de réintroduire perpétuellement un esprit paresseux dans la vie de l'esprit. Les livres jouent alors auprès de lui un rôle analogue à celui des psychothérapeutes auprès de certains neurasthéniques."
CDG