Réflexions... de la Rochefoucauld
Il est toujours bon de se plonger dans certaines réflexions... ainsi celles de François de la Rochefoucauld, auteur du XVIIème siècle.
C'est au hasard de mes pérégrinations, qu'un jour, je me procurai Réflexions ou sentences et maximes morales, dans une très jolie collection.
Il s'agit de la dernière édition que l'auteur ait revue, celle de 1678, qui comprend 504 maximes. L'ouvrage contient également des maximes que l'auteur avait rejetées dans des éditions suivantes.
Intéressante en est la présentation, au début, que le duc fait de lui-même, description physique (sur laquelle je passe) et aussi psychologique :
"Premièrement, pour parler de mon humeur, je suis mélancolique, et je le suis à un point que, depuis trois ou quatre ans, à peine m'a-t-on vu rire trois ou quatre fois. J'aurais pourtant, ce me semble, une mélancolie assez supportable et assez douce, si je n'en avais point d'autre que celle qui me vient de mon tempérament ; mais il m'en vient tant d'ailleurs, et ce qui m'en vient me remplit de telle sorte l'imagination, et m'occupe si fort l'esprit, que la plupart du temps, ou je rêve sans dire mot, ou je n'ai presque point d'attache à ce que je dis. (...) J'ai donc de l'esprit, encore une fois, mais un esprit que la mélancolie gâte..."
A propos de la lecture, il écrivait :
"J'aime la lecture, en général; celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l'esprit et fortifier l'âme, est celle que j'aime le plus. Surtout j'ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d'esprit; (vous notez l'usage du point virgule récurent qui a désormais disparu de nos textes contemporains) car, de cette sorte, on réfléchit à tout moment sur ce qu'on lit; et des réflexions que l'on fait, il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile."
A propos des femmes :
"Quand elles ont l'esprit bien fait, j'aime mieux leur conversation que celles des hommes; on y trouve une certaine douceur qui ne se rencontre point parmi nous; et il me semble, outre cela, qu'elles s’expliquent avec plus de netteté, et qu'elles donnent un tour plus agréable aux choses qu'elles disent."
Et une réflexion prise au hasard :
"Il y a un air qui convient à la figure et aux talents de chaque personne : on perd toujours quand on le quitte pour en prendre un autre.
Il faut essayer de connaître celui qui nous est naturel, n'en point sortir, et le perfectionner autant qu'il nous est possible."
C'est dans un français du XVIIème que l'oeuvre nous est présentée par les Edicion Facsimil (www.maxtor.es).