En attendant Bojangles
En attendant Bojangles (Ed. Finitude) est l’histoire d’un homme fou amoureux d’une femme qui refuse la réalité et en élabore une autre version à sa guise. D’elle, il écrira : ‘J’avais rencontré une Don Quichotte en jupe et en bottes, qui, chaque matin, les yeux à peine ouverts et encore gonflés, sautait sur son canasson, frénétiquement lui tapait les flancs, pour partir au galop à l’assaut de ses lointains moulins quotidiens. Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel.’
Avec l’amour, la folie entre dans la vie d’un homme qui ne sait renoncer à une existence délirante auprès de celle qu’il aime passionnément, à la folie…
De quoi souffre celle qui aurait bien écrit mais a préféré faire de sa vie un roman ? Hystérie, bipolarité, schizophrénie ?... peu importe, car ça ne changera rien à l’affaire.
Elle est peut-être bien folle à lier mais lui n’est guère mieux loti, pris dans un amour fou, prêt à se laisser entrainer dans une vie semblable à nulle autre où le rythme porte vers des élans parfois dévastateurs. Certes, la vie au superlatif rend l’existence plus généreuse, entre le rire et les larmes, tout y est exacerbé. Mais peut-on résister à tant d’allégresse ?
Un homme, une femme, un enfant… tous virevoltent dans une valse délirante. Et, c’est de la place de l’enfant que l’on assiste à ce spectacle déjanté.
Dans ce premier roman, Olivier Bourdeaut signe un livre parfaitement réussi, qui nous arrache des larmes après nous avoir fait rire. Si le style rappelle celui de Salinger dans L’attrape-cœurs, on peut dire qu’En attendant Bojangles a su nous toucher au cœur.
CDG