La différence invisible
Vous qui êtes un pied de nez au diktat de la « normalité » […] votre rôle n’est pas de rentrer dans un moule […] Vous n’êtes pas là pour suivre une voie pré-établie mais, à l’inverse, pour emprunter votre propre chemin […] Vous avez le pouvoir de faire voler en éclats ce carcan normatif qui nous étouffe [… ] Votre différence ne fait pas partie du problème […] C’est un remède à notre société, malade de la normalité.
Ainsi commence la BD de Julie Dachez avec aux dessins Mademoiselle Caroline. Mais avant même que l’histoire de Marguerite ne commence, il y a la préface, la préface de Carole Tardif, professeur de psychologie à l’Université d’Aix-Marseille, et du pédo-psychiatre, Bruno Gepner. Et l’on comprend mieux ce que le titre veut dire, La différence invisible (Ed. Delcourt/Mirages), lorsque les spécialistes nous expliquent que les femmes frappées du Syndrome d’Asperger, contrairement aux hommes, réussissent à 'faire semblant', au prix d'efforts considérables.
Il faut savoir, en effet, que classiquement, le sex-ratio des troubles autistiques est d’environ quatre hommes pour une femme […] même si un nombre croissant de témoignages, de blogs et de forums 'aspies' attestent que les filles et les femmes Asperger existent bel et bien mais qu’un aspect majeur de ces femmes 'aspies' est leur invisibilité ce qui va en retarder le diagnostic.
Cette BD a donc aussi pour vocation, à travers l’histoire de Marguerite, de faire prendre conscience de ce syndrome chez les femmes et les filles qui en sont atteintes et de les aider à sortir de leur invisibilité.
La fin de l’album offre un récapitulatif des particularités du syndrome d’Asperger. Quant au graphisme, il s'illustre en s'adaptant parfaitement aux humeurs de l'héroïne.
Et pour celles (et ceux) qui ne connaitraient pas déjà Julie Dachez, alias Super Pépette, vous pouvez la rejoindre sur son blog : http://emoiemoietmoi.over-blog.com/
Nul besoin d’être autiste Asperger pour avoir envie de se plonger dans l’histoire de Marguerite, qui, en apparence semble avoir une vie tout à fait ‘normale’… en apparence…