Une jeunesse perdue
Une jeunesse perdue (Ed. Gallimard) de Jean-Marie Rouart raconte l’histoire d’un homme vieillissant qui redécouvre les affres de la passion dans la rencontre avec une jeune Russe.
Le narrateur, directeur d’une revue d’art, confortablement installé dans une vie bourgeoise à Paris, rejoint sa femme sous-préfète en province le week-end. Si son mariage lui sert de base sécurisante, il ne lui offre pas les frissons des grands élans passionnés. Pour cela, il y a les aventures…
Mais voilà, les aventures, à partir d’un certain âge, ça n’est plus ce que c’était. « A quoi bon les rencontres quand les yeux des femmes ne s’allument plus ? Ces yeux dans lesquels on lisait plus que des promesses… » Qu’y a-t-il dans la tête d’un homme qui ne possède plus la confiance dans sa capacité de provoquer le désir et d’être aimer ? Le portrait dépeint par l'auteur est celui d'un personnage qui, ne parvenant plus s’offrir ce qu’il convoite, est nostalgique d’une époque où tout était encore possible avant que n’arrive le moment où il n'y a d’autre choix que celui de se résigner. « Un jour, on regrette ces précautions et ces prudences car plus aucune occasion ne se présente. On a franchi sans s’en rendre compte le cap des espérances. On n’est plus capable de conjuguer le verbe aimer qu’au futur antérieur. »
Alors quand l'amour vient à nouveau frapper à la porte, sous les traits de Valentina, jeune femme bipolaire, le héros ne pourra empêcher la tempête d'entrer dans son existence, au risque de tout perdre. Toujours prêt à aimer et à souffrir, son envie d'en découdre avec la passion amoureuse sera plus forte encore.Et tant pis si cette femme lui est fatale.
La lecture d’Une jeunesse perdue, dresse le constat terrible qu’au-delà d’une certaine limite, le ticket n’est plus valable pour monter dans le train du désir. Même pour les hommes...