Un bruit de balançoire

‘Je suis ce fou qui écrit des lettres pour des choses qui sont aujourd’hui pratiquement méprisées…’ C. Bobin.

Christian Bobin dit lutter contre la disparition des choses qui n’ont aucun prix mais dont la valeur est absolue.

Dans son livre Un bruit de balançoire (Ed. L’Iconoclaste) il s’agit d’une compilation de lettres adressées à sa mère, à un bol, à un ami… dans lesquelles est invité le moine-poète japonais Ryokan…

Christian Bobin trace un hommage à l’écriture dès la couverture. De cette mélodie, afin de mieux l’écouter, à mi-chemin du livre, j’ai choisi de lire à voix haute. De la poésie, certes. Ou plutôt de la dentelle ciselée avec les mots. A partir d’un petit rien, l'auteur déroule sa pensée, son âme se déploie… et c'est une envolée vers le paradis des mots.

Les phrases ondulent sur un rythme qui n’est autre que mouvement. Si on en perd le sens, c’est que la voix du poète nous emporte dans une autre sphère, là où les sons que font les mots qui s’entrechoquent ne servent qu’à nous faire oublier le bruit du monde.