La femme est une dandy comme les autres
Si les hommes ont posé les bases du dandysme, pourquoi n’y aurait-il pas de ‘Lady Dandy’ ? De Sarah Bernhardt à Marlène Dietrich, du scandale à l’art de la répartie, le livre d’Alister, ‘La femme est un dandy comme les autres’ (Pauvert), montre que les femmes peuvent avoir elles aussi leur part de dandysme. Mais tout d’abord, rappelons ce que signifie être un dandy.
Un dandy est quelqu’un qui a de l’élégance, de l’esprit, affiche un certain anticonformisme social et possède un ‘Je-ne-sais-quoi’ qui le rend insaisissable.
Si l’on pense en premier lieu à Oscar Wilde et ses aphorismes à propos du dandysme, ce courant est apparu d’abord en Angleterre vers 1800, la figure principale étant George Brummell (cf. ‘Du dandysme et de George Brummell’ de Barbey d’Aurevilly) puis, en France, au XIXe siècle avec les romantiques (Stendhal, Baudelaire…).
« Le mot dandy implique une quintessence de caractère et une intelligence subtile de tout le mécanisme moral de ce monde. » Baudelaire
Baudelaire, pour qui, il faut le rappeler, « La femme est le contraire du Dandy… ».
S’il fut, au départ, une rivalité entre les dandys et les femmes, notamment au regard de la question du narcissisme et du fait que les deux ne vivraient que dans le regard des autres, plus tard les femmes se serviront d’une certaine esthétique avant tout pour revendiquer leur indépendance. En dehors du fait que certaines portaient le pantalon (Marlène Dietrich), arboraient des cheveux courts (Louise Brooks), fumaient le cigare (George Sand) ou encore conduisaient des voitures de sport (Françoise Sagan), la femme dandy est surtout éprise de liberté.
Et si, au fond, le dandysme, chez les femmes, était politique ?
Il y eut le refus de George Sand pour la Légion d’honneur : « Ne me faites pas cela, cher ami. […] Vous me rendriez ridicule. » ou encore celui de Françoise Sagan d’entrer à l’Académie française : « Non, merci. J’ai une manie de l’indépendance qui touche à la folie. »
Enfin, la femme dandy aime particulièrement les animaux, telle Colette et sa passion pour les chats, Françoise Sagan dont le chien s’appelait Werther en hommage à Goethe ou Sarah Bernhardt qui appela son alligator ‘Ali-Gaga’. Pour les égaler, dans ce registre, côté homme, il n’y a guère eu qu’Oscar Wilde et son homard !
CDG