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La Poursuite de l'idéal

Publié le

Il rêvait d’être un poète, mais voilà la poésie n’avait plus la cote dans le panorama des succès littéraires (« Les poètes, eux, étaient carrément tombés de l’estrade, ils n’existaient plus socialement… ») alors, après ses études et suivant les conseils de sa mère, Cyrille Bertrand avait fini par s’incliner devant la réalité, il allait  travailler.

Cependant, si certains de ses amis avaient l’air de posséder la réussite comme voie toute tracée, pour lui, il en allait autrement. Tant pis, puisqu'il le fallait, il bosserait même si l’emploi n’était pas passionnant. C’est dans cet esprit qu’il avait accepté un emploi au service contentieux, payé au SMIC, chez Salons&Cuisines.

Côté séduction, Cyrille ne connaissait pas vraiment de problèmes, il plaisait aux femmes. Enfin, Cyrille pouvait compter sur ses amis. Notamment, son ami Ambroise, toujours là pour le pousser… jusqu’au ministère de la Culture.

A Naples, il avait rejoint l’universitaire et érudit Jean Trézenik, auteur d’une Histoire de la poésie pour lequel il allait devenir l'assistant. L’homme de culture l’avait choisi lui, Cyrille Bertrand, après avoir compris que ce dernier possédait la connaissance de la dureté de la vie associée au goût pour les lettres.

Bien sûr, notre héros aurait pu en rester là, à ce poste au ministère, être titularisé, mais c'était sans compter  l’ami Ambroise qui chercha à le rallier à sa cause, celle de la réussite et de la gloire (« Tu gagneras beaucoup plus ici ! Et ce sera plus stimulant d’écrire des dialogues que de recopier, comme un con, des vieux manuscrits pour le musée de la Littérature ! »). Toujours selon son ami, de nos jours, écrire, c’était écrire pour les séries… même Balzac aurait succombé ! Cyrille, qui se plaignait de n’avoir encore rien publié à vingt-sept ans, avait fini par se laisser séduire par les sirènes du succès qu'on lui promettait avec French Apocalypse ...

Dans La Poursuite de l’idéal (Gallimard), Patrice Jean, à partir des expériences de son héros, dresse un portrait de notre société. Un grand roman ! 

CDG

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