Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les autoédités

Publié le

Au cours des siècles passés, des écrivains refusés par les maisons d’édition, comme ce fut le cas pour Proust, firent le choix de publier leurs ouvrages à compte d’auteur. Au XXIème siècle, est apparue, avec Internet, la possibilité pour les auteurs dont les livres sont exclus du système classique d’édition, de bénéficier de l’autoédition en ligne, en particulier avec la plate-forme d’Amazon, Kindle Direct Publishing (KDP).

Si depuis, des auteurs autoédités, grâce à leur succès sur la toile, ont été repérés et publiés par des maisons d’édition traditionnelles, il arrive qu’aujourd’hui des auteurs à succès décident, eux, de quitter les maisons qui les soutenaient pour faire route en solitaire. Que peut motiver un tel choix quand on sait qu’un auteur autoédité, dans la plupart des cas, rêverait d’être publié de façon plus classique ? N’y allons pas par quatre chemins. En premier lieu, l’aspect lucratif. En effet, alors qu’un auteur publié par une maison d’édition classique engrangera environ 10% de droits d’auteur, l’auteur autoédité perçoit 70% des gains.

  • Pour un auteur jusque-là inconnu il peut souvent être préférable de miser sur une grande maison d’édition pour bénéficier d’un service marketing éprouvé, mais pour un écrivain reconnu dont les fans inconditionnels le suivraient quelle que soit la méthode de publication, la question peut se poser. Certes, s’autoéditer suppose de mettre la main à la pâte pour ce qui ne relève pas de l’écriture : publication, marketing… ce qui risque d’en effrayer plus d’un(e). Être auteur est une chose, se transformer en petite entreprise pour développer ses ventes en est une autre. Néanmoins, pour des personnes entreprenantes qui n’ont pas froid aux yeux et se débrouillent avec Internet, cela n’a rien d’impossible. D’ailleurs, il arrive même que des auteurs autoédités dans un premier temps et ayant réussi par la suite à décrocher un contrat dans une maison d’édition classique reviennent à l’autoédition afin de conserver leur liberté. Par exemple, celle de pouvoir choisir la couverture du livre. Ou encore, la liberté d’écrire à un certain rythme, sans date butoir, et donc sans la pression que peut mettre un éditeur en demandant à ce que le manuscrit soit rendu à une date précise. Que répondre alors à ceux qui défendent l’idée qu’une maison d’édition dispose d’un service de correction qui fera qu’un texte soit exempt de fautes ou autre coquille avant d’être envoyé à l’impression ? Que, de la même façon que les maisons d’édition recourent le plus souvent à des correcteurs qui travaillent en free-lance, les autoédités peuvent s’offrir les services d’un correcteur. Sans parler d’un autre avantage que confère l’autoédition : un texte déjà publié peut, à tout moment, être modifié ou corrigé.

Reste bien sûr la question, et non des moindres, de la publicité car parmi les centaines de livres publiés chaque année, un minimum de marketing s’avère plus que nécessaire pour gagner en visibilité. Là encore, Internet (Facebook, Amazon…) offre la possibilité d’investir dans la publicité. Et pour ceux qui penseraient qu’en matière de publicité rien ne vaut le passage dans une émission spécialisée, c’est oublier la portée internationale de la Toile. En ce sens, et toujours grâce à Internet, un auteur jusqu’alors inconnu peut espérer viser un public à l’échelle internationale. Non seulement, il pourra gagner des lecteurs parmi les francophones ou les expatriés éparpillés aux quatre coins de la planète mais également atteindre un public étranger grâce au recours d’un traducteur.

Voilà pourquoi, chers lecteurs de cette page, l’avenir des auteurs autoédités est loin d’être fermé ou encore limité. On pourrait même imaginer dans le futur que des auteurs à grand succès choisissent de devenir indépendant en se lançant eux-aussi dans l’autoédition. Après tout, de même que des acteurs décident de produire leurs propres films pour choisir leurs rôles et ainsi tenir les manettes, il parait probable que des écrivains confirmés puissent un jour vouloir voler de leurs propres ailes.

CDG

Commenter cet article