Christine de Pizan, première femme écrivain à vivre de sa plume
Christine de Pizan, fut en France, la première femme à vivre de sa plume. Née à Venise, en 1364, mais élevée en France, Christine dont le père, médecin, avait été appelé auprès du roi Charles V, commença sa vie littéraire par l’écriture de poésies. Enfin, elle participa à la querelle autour du Roman de la Rose qu’elle considérait comme misogyne et dans lequel elle voyait trop d’allusions érotiques. Mariée à quinze ans à Etienne de Castel (victime d’une épidémie), secrétaire du roi, elle devint veuve dix ans plus tard et le resta, élevant seule ses trois enfants. Face à des difficultés financières, elle se consacra entièrement à l’écriture et, même si elle s’est employée à gérer seule sa carrière d’écrivain, elle recevra néanmoins le soutien de la Reine de France, Isabeau de Bavière. En outre, Christine a pu également bénéficier des relations de son père à la Cour ainsi que celles de son mari et compter sur les commandes faites par Jean de Berry (oncle du roi) ou le Duc d’Orléans.
Ne voulant se limiter au genre ‘féminin’ de la littérature, elle se tourna vers la morale et la philosophie. Christine de Pizan, qui disait-on lisait beaucoup, passait beaucoup de temps à la bibliothèque du palais royal. Son œuvre la plus célèbre est La cité des dames dans lequel elle décrivait une ville où régnaient des femmes remarquables. Elle écrivit également Le Livre de la paix, un livre de conseils en gouvernance. Sans doute une des premières féministe avant l’heure, Christine de Pizan qui ne semble pas avoir été malheureuse en ménage durant son mariage, déclara cependant devoir devenir un homme, sans doute afin de subvenir à la charge de ses trois enfants et de sa mère.
« Seulette suis et seulette veux être
Seulette m’a mon doux ami laissée,
Seulette suis, dolente et affligée,
Seulette suis en langueur malheureuse,
Seulette suis plus que nulle perdue,
Seulette suis sans ami demeurée. »
Il est sans nul doute que l’étude et l’écriture furent source de réconfort pour celle qui regrettait de ne pas avoir pu étudier assez lorsqu’elle était jeune.
Peu de temps avant sa mort, en 1429, elle fit un poème sur Jeanne d’Arc.
Dans certaines éditions de livres, on peut voir Christine de Pizan figurer sur des illustrations (cf. Image ci-dessus, Christine de Pizan en train d'écrire).