Lire, écrire, relire...

Lire, écrire, relire... j'en suis encore là, après maintes relectures. Et c'est normal, à moins d'être un génie, d'être naturellement extrêmement doué, ce qui n'est pas mon cas. Quelles que soient les tâches entreprises j'ai toujours dû être laborieuse, travailler, travailler encore et encore...

Reprendre le texte, laisser reposer, parfois longtemps, le temps qu'il faut... pour un autre regard. Relire, cette fois sans musique, pour entendre la musicalité des mots. Se demander... est-ce que ce temps convient ? Passé composé, imparfait, passé simple ? J'hésite, je tâtonne... Quel sera le meilleur effet ? Je retourne la phrase dans un autre sens. Je m'aperçois d'une redondance dans une même page, alors je change un mot à coup de synonyme... Je vois une erreur soudain à la énième relecture, comment est-ce possible ? Pourquoi ne l'ai-je pas vue plus tôt ? On sait bien qu'en tant qu'auteur, le fond l'emporte longtemps sur la forme, on ne transige pas sur l'histoire, c'est comme ça qu'on laisse passer des fautes... On se dit que ça y est... cette fois c'est bon... le livre peut être lu par d'autres que soi. Et puis, qui sait pourquoi, un jour on entreprend à nouveau la lecture et hop... eh bien non ça n'y est pas, ça n'est pas encore ça... alors on recommence. D'une manière obsessionnelle, en écriture, comme ailleurs, le doute nous fait avancer. Il faut aimer revenir souvent à la tâche. Ne pas lâcher, jusqu'au moment où... on y parvient. Il faut beaucoup aimer son livre pour cela. Mais c'est aussi la condition pour que les autres en viennent à l'aimer un jour aussi.

CDG