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Les poids lourds de la rentrée littéraire

Publié le

Cette année, la mode des livres consiste à faire le poids avec des pavés de 800, 900 voire plus de 1000 pages chez certains auteurs étrangers… Serait-ce qu’un livre prometteur se doive d’être gros ? Il est vrai qu’outre-Atlantique la coutume veuille qu’un livre s’impose par la taille. Les livres français faisant figure d’anorexiques aux yeux des américains. Et pourtant, les livres qui pèsent, ça ne plait pas à tout le monde, même dans les milieux littéraires. Chez les critiques et les jurés de prix littéraires ça grincent même parfois des dents quand il s’agit d’avaler de tels pavés. Sans parler des éditeurs, pour lesquels cela représente un coût bien plus important d’impression voire de traduction.

Je n’aime pas les gros livres. D’une façon générale, je n’aime pas ce qui est imposant. Parce qu’un gros livre ça en impose… non seulement c’est long à lire, et puis ça prend de la place. Sans parler du fait que le temps que vous lisiez un gros livre, c’est autant d’autres livres que vous ignorez. Si du temps de Balzac ou Hugo on pouvait s’en tenir à un seul livre, de nos jours s’attarder sur un livre revient à négliger tout un pan de la littérature. Et, qui nous dit qu’il sera bon le gros pavé ? Qu’il nous plaira ? Qu’il nous captivera ?

Avant d’acheter un livre, je regarde toujours le nombre de pages. Enfin, en principe, parce que là justement de viens d’en recevoir deux pour lesquels j’avais omis de vérifier le poids. En voyant le paquet, j’ai d’abord cru à une erreur…  l’un dépasse les 800 pages, l’autre les 900. Rien qu’à les regarder,  j’ai l’impression d’avoir une indigestion. Résultat ? Je n’ai pas envie de me mettre à table… C’est comme quand on vous met une assiette trop remplie sous les yeux. Vous êtes déjà rassasié rien qu’à la vue du plat. Je suis plutôt gourmet, prônant la qualité, plutôt que la quantité. Vous me direz que l’un n’empêche pas l’autre. Certes, mais pour le savoir, il faut goûter.

J’aurais tendance à parier que les gros livres c’est plutôt du goût des hommes. C’est vrai, qu’en général, ils ont bon appétit. Et ils aiment en avoir pour leur argent. Tandis que nous, les femmes, on a des petits bras et tenir un bouquin qui dépasse le kilo… Les haltères, on veut bien quand c’est à la salle de sport mais pas au lit. J’irais même jusqu’à avancer que les gros livres sont écrits par des écrivains hommes. Tenez, prenez Virginie Despentes, son Vernon Subutex elle en a fait trois tomes. C’est tout de suite plus digeste. Entre temps, on lit d’autres choses… ça nous sert de trou normand, de « coup du milieu ». Tandis que lorsque vous êtes plongé dans un gros livre, c’est cuit, qu’il vous plaise ou pas, vous devez l'ingurgiter. Pas question de lâcher le morceau pour une faire pause parce que sinon vous perdez le fil.

Et puis, les livres c’est un peu comme les films, la plupart du temps quand c’est long, c’est qu’il y a des longueurs. De même que je n’apprécie pas de rester assise devant un film interminable, je n’aime pas une lecture qui n’en finit pas.

CDG

 

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