Psychologie des beaux et des moches

Après Psychologie de la connerie, Jean-François Marmion remet le couvert avec ce nouvel ouvrage … Psychologie des beaux et des moches paru aux Editions Sciences Humaines avec un collectif d'auteurs.

Le sujet n'avait sans doute jamais été traité et pourtant… comme figure l'expression en quatrième de couverture : 'Beauté intérieure, mon œil !'.

Vingt cinq spécialistes, chercheurs en tout genre (histoire, sociologie, philosophie…) ont réuni leurs travaux pour tenter de répondre à la question centrale : le physique  influence-t-il les choix ? S'il parait évident que mieux vaut être beau que laid, encore fallait-il le démontrer.  C'est maintenant chose faite car oui un physique avenant aura plus de chance d'être recruté lors d'un entretien d'embauche, de même qu'un enfant beau sera plus populaire.

Bien sûr, les critères de beauté évoluent en fonction des époques mais il n'en reste pas moins vrai que des règles sont réunies autour de certaines normes.

Quand bien même la beauté ne garantirait pas le bonheur, un physique agréable reste un atout dans nombreux domaines. Pour rappel, en matière de discrimination devant l'embauche, le physique apparaît en tête de liste avec le critère de l'âge (cf. Sondage Ifop – 2015). Ainsi, les hommes petits auront des salaires inférieurs de même que les femmes en surpoids trouveront plus difficilement un emploi.

Dans une époque aussi narcissique que peut l'être la nôtre, la laideur n'a plus droit de cité, en témoigne cette réponse du Dr Xavier Pommereau, psychiatre et spécialiste de l'adolescence, à propos des jeunes d'aujourd'hui : "Ils sont très corrigés, si je puis dire : quand les enfants sont tout petits, on leur met des appareils dentaires, on les redresse chez les kinés…" (p. 91). Sans parler de ceux qui, plus tard, chercheront à ressembler à leur avatar Instagram en recourant à la chirurgie esthétique.

Ouvrage passionnant et, même si la beauté reste un atout pour tous, même chez les animaux où la symétrie joue aussi un rôle, heureusement, ainsi que le rappelle le sociologue Jean-Claude Kaufmann : "La beauté est multiple" et " On ne peut pas être amoureux d'une norme !".