Cerveau et nature
Dans son livre ‘Cerveau et nature – Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde’ le neuroscientifique Michel Le Van Quyen met en évidence, recherches à l’appui, les bienfaits de la nature sur notre santé mentale. En gros, plus nous vivons dans les villes et plus nous courons le risque de souffrir de troubles psychiques !
Les raisons ? Le stress, en tout premier lieu, qui, par l’intermédiaire d’effets inflammatoires causés notamment par certaines protéines (les cytokines) va venir perturber les neurotransmetteurs (sérotonine ou dopamine). Or, il a été prouvé que des liens existent entre dépression et terrain inflammatoire. En revanche, des chercheurs de l’Université de Stanford ont montré que marcher dans la forêt tendait à diminuer les ruminations mentales, elles-mêmes sources d’anxiété et de dépression. Rappelons que Rousseau (cf. ‘Rêveries du promeneur solitaire’) se livrait lui-même à des marches pour venir à bout de ses angoisses. Par ailleurs, d’après une expérience faite par David Strayer, professeur en psychologie de l’Université de l’Utah, les individus qui avaient effectué une randonnée de plusieurs jours en forêt voyaient leur créativité augmenter de 50%.
Quant à l’amygdale, cette zone du cerveau qui reçoit les informations sensorielles, il a été démontré qu’elle se maintenait constamment active en ville alors qu’elle se mettait au repos au bord de la mer. Ce qui prouve là encore que l’environnement agît directement sur nos structures cérébrales. En Nouvelle Zélande, une étude a établi que les personnes possédant des logements avec vue sur la mer souffraient moins d’affections psychologiques (p. 83).
Dans un chapitre, l’auteur nous rappelle également les liens exercés entre cerveau et microbiote intestinal et la façon dont on peut enrichir celui-ci grâce à la nature : en effet, le simple fait de jardiner et de manipuler la terre nous met au contact de bactéries qui vont augmenter la production de sérotonine dans le cerveau. Ainsi, comme l’explique Michel Le Van Quyen, mieux vaut laisser les enfants jouer en plein air afin qu’ils puissent développer un bon microbiote.
Si tout le monde n’a pas la chance d’habiter dans une zone proche de la nature, il reste possible de s'entourer de plantes dans nos intérieurs. On voit aussi qu'en architecture, les constructions prennent de plus en plus en compte l’alliance entre bâtiments et espaces verts.
En conclusion de cette lecture nous pouvons donc affirmer que plus nous passerons de temps dans la nature, mieux notre cerveau se portera !
« La nature à chaque instant s’occupe de votre bien-être.
Elle n’a pas d’autre fin. Ne lui résistez pas. »
D. Thoreau