La littérature ça paye !

Si le titre se veut provocateur, le livre d’Antoine Compagnon, professeur au Collège de France, rappelle dès les premières pages qu'aujourd'hui rares sont les écrivains à pouvoir vivre de leur plume. Alors que dans le passé, nombreux furent les écrivains à être rentiers, de nos jours, la plupart doivent se consacrer à un autre métier en parallèle.  Or, l’idée défendue par Antoine Compagnon dans son essai est la suivante : en réalité, la littérature pourrait nous rapporter bien plus que nous ne saurions l’imaginer.

Mais pour cela, selon l'académicien, la langue ne devrait pas être dissociée de nombre de disciplines. L’auteur refuse d’opposer la culture scientifique à la culture littéraire. Il démontre combien cette dernière peut s'infiltrer partout et y tenir sa place. Pour rendre compte de l’importance de la lecture, le spécialiste de Proust ne manque pas de faire appel à son auteur fétiche (« Proust […] observe que l’administrateur, le magistrat, l’ingénieur, le médecin, quand ils sont en plus des lettrés, réussissent mieux dans leur métier… »). Lire nous pousserait à être meilleur quelque soit le domaine dans lequel on exerce. Car lire sert à ouvrir des portes et en cela élargit notre horizon de pensée.

A travers son livre 'La littérature ça paye !' (Equateurs), A. Compagnon, s'il fait l’éloge de la lecture, activité lente, dans un monde toujours plus rapide, n'hésite pas à nous faire comprendre combien la littérature peut, à l'instar d'une boussole, nous servir à mieux nous orienter dans l'existence.

La littérature n'a sans doute pas pour vocation de nous rendre riche, mais si elle peut nous nous enrichir autrement, notamment en nous aidant  à vivre... alors, on aura déjà gagné beaucoup ! 

CDG